Osons la souveraineté alimentaire en quantité et en qualité !

Durant les années 50 et 60, la  revendication souverainiste n’a cessé d’agiter la Guadeloupe.

Fondamentalement une telle aspiration ne peut se concevoir sans souveraineté alimentaire.

De fait, à partir des années 70, l’arme chimique de pollution durable a été utilisée. Par le biais des pesticides, en effet, ce sont les 4 piliers de la souveraineté alimentaire – la terre, l’eau, l’agriculture et la pêche – qui ont été systématiquement sabordés.

Quelles alternatives ?

L’Etat français et le lobby de l’import/export nous proposent de renoncer à notre autosuffisance alimentaire en souscrivant à un grand projet de port en eau profonde qui mettrait un terme au développement de la production locale en nous apportant à moindres coûts  toutes les denrées dont nous pourrions rêver.

Par ailleurs, nombre de souverainistes (i.e partisans d’un changement politique : autonomistes, indépendantistes, nationalistes ou internationalistes ; ou fraction de la bourgeoisie « nationale », de droite ou de gauche, porteuse d’une revendication d’indépendance économique, avec statu quo politique) refusent  de tenir compte de la pollution par les pesticides qui hypothèque tant notre secteur primaire. Le discours sur la dangerosité de la pollution est alors considéré comme politiquement ou économiquement incorrect. Au nom d’une certaine conception du nationalisme, certains peuvent même  manifester une sorte de syndrome analogue à celui de Fukushima (décision de relever les seuils de radiations admissibles dans les aliments, pour sauver la production locale) en promouvant la consommation de « produits-pays » contaminés  pour sauver l’agriculture locale ; d’autres demandent le relèvement des tolérances officielles de contaminants.

Que l’on adosse ou non la revendication de souveraineté alimentaire au changement de statut politique, des dispositions doivent être prises pour lutter contre la contamination de notre environnement par les pesticides et promouvoir une agriculture durable pourvoyeuse d’emplois productifs et de produits locaux sains.

PROPOSITIONS[1] :

  • Le Programme en 35 revendications (élaboré en en 2009 et 2010 par le groupe Environnement du LKP) pour lutter contre la
    pollution/contamination au chlordécone
    . Ce programme demeure d’une très grande actualité.
  • Le Système de traçabilité interne des pesticides au GIE Sud Basse-Terre qui pourrait constituer la base d’une charte de tous les producteurs agricoles de Guadeloupe
  •  Les douze axes d’un cahier des charges pour la traçabilité alimentaire des pesticides (document réalisé en août 2012 par un Liyannaj ad hoc).

 

Philippe VERDOL

Maître
de Conférences en Economie

UAG



[1]
Les trois documents ci-après sont disponibles sur mon site :
joelle-philippe-verdol.com

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *